Entraînement entraînement, quoi de mieux?

Kidokun venait de se lever tôt. Il s'était couché dans le nid d'un oiseau qu'il avait goulument dévoré pour son dînée de la veille. Le soleil perçait doucement les arbres avec de frêles rayons blancs. Une lumière discrète se reflétait avec mélancolie dans la rivière qui traversait Konoha. Le petit chat noir bien matinal avait des projets de techniques qui consistaient à une petite amélioration des « Miroirs maléfiques ». Au lieu d’un clone à la fois, il aurait l’occasion d’en faire trois, en invoquant un miroir à trois faces ! C’était amplement faisable et deux jours, tout au plus, suffiraient à mettre en place le jutsu. Kidokun trottinait paisiblement le long du courant en direction du terrain d’entraînement. Sa queue toujours bien droite pointait vers l’astre du jour et son ombre ressemblait à celle d’un cadrant solaire. Puis, décidant qu’une brise fraîche ne serait pas de refus, il décida de se déplacer en hauteur. Il s’approcha d’une poubelle, bondit sur son couvercle, se jeta sur une gouttière, crocheta une fissure dans le mur avec ses pattes arrières, se hissa aisément sur le toit, reprit sa marche sereine avec comme compagnon un vent doux et frai qui s’en allait avec lui. Ses yeux jaunes brillaient d’un éclat doré et espiègle. Ses moustaches pointaient dans la direction inverse à celle du chat. Celui-ci sauta sur un autre toit, passa au dessus du gouffre d’une cheminée apparemment allumée et reprit sa route. De là, il apercevait déjà les trois buches qui servaient à l’entraînement des jeunes shinobis. Il ne se considérait plus comme jeune ninja depuis bien des années et cette pensée lui décocha un petit sourire intérieur ; un sourire de chat quoi…les toits commençaient alors à partir dans une direction qui divergeait totalement du chemin qui menait au terrain d’entraînement. Kidokun bondit, se rattrapa non de justesse à la branche d’un chêne qui bordait la route, quitta la brise avec un doux « adieu » qui venait du cœur et remit pied à la terre ferme. Il partit en courant vers le muret qui bordait la clairière et ses troncs pour ninja, l’enjamba d’un petit bond joueur, arriva devant les buches, entre les chênes. Une rivière coulait prêt d’elles. L’air était humide et peu odorant. Un oiseau ou des oisillons piaillaient dans un arbre à exactement six mètres vers le sud-ouest, une dame, âgée sûrement, passait prêt du mur avec une démarche lente et peu vigoureuse. Tant de choses, de bruits, de sensations pouvaient déferlés dans l’esprit d’un chat lorsqu’il se concentrait…les Hommes pouvaient se rhabiller avec leurs guerres, leurs chefs et leurs règles. Même s’il devait obéir à l’Hokage pour se faire respecter des humains, Kidokun ne supportait pas l’idée d’être gouverné, surtout par quelqu’un issu d’une race prétentieuse et futile. Mais peu importe, il devait laisser de la place dans son esprit pour se concentrer sur l’entraînement.
Kidokun imaginait le miroir dans sa tête. Il devait être grand, d’au moins deux mètres et larges de quatre mètre cinquante. Ainsi, en séparant équitablement les trois miroirs par une intersection, ils mesureraient chacun un mètre cinquante de largeur. Cela lui prendrait en plus, moins de chakra que de créer trois miroirs distincts. Mais, déjà son énergie et son esprit affûté entraient en action. La première étape était de créer un seul et immense miroir, pour savoir s’il en était capable. Voir ce que son potentiel lui permettait de faire. Le chakra se malaxait dans son corps, émanait de ses poils noirs hérissés. Dans une fumée bleue, un miroir plus grand que les arbres et d’un minimum de six mètres d’envergure sortit du néant sous son nez. La forêt, la clairière, la rivière, un panorama géant se dessinait nettement dans la glace que venait de créer Kidokun. Il souriait avec son sourire de félin effronté. Son potentiel était plus important qu’il ne le pensait. Sa technique serait ne réussite, c’était certain. Il suffisait maintenant de réduire les miroirs et de les séparer avec deux interstices. Pas difficile. Il fit disparaître son petit mais néanmoins immense « test ». Il passait maintenant à la création de sa technique : concentration, malaxer le chakra, visualiser le jutsu, les fissures qui séparaient les trois glaces, le chakra, le malaxer, encore du chakra, toujours plus, penser à solidifier, à renforcer la texture du miroir. Kidokun s’assit. Se concentra d’avantage. Les pierres, la terre s’élevèrent doucement autour de lui. Trop de chakra émanait de son corps ; les éléments qui l’entouraient se voyaient troublés, perturbés par l’énergie qui s’échappait du chat noir qui se concentrait toujours d’avantage. Il ouvrit les yeux ! Une fumée bleue, des yeux jaunes étincelant à travers la brume marine, un nuage de poussière, de pierre, huit regards puissants et insoutenables se contemplaient. Un large sourire de chat. Il se lécha les babines doucement, se lécha la patte en fermant les yeux, les rouvrit, disparut. Les reflets étaient eux aussi volatilisés. Une ombre, non deux, ou trois, quatre ombres ! Un sifflement, du sang gicle sur un arbre, Un mince filet rouge boule de l’épaule de Kidokun. Ses clones l’attaquent, il ne peut rien y faire. Son cœur palpite, flamboie, une boule d’air comprimée fonce sur lui…c’est un de ses jutsus !! Mais, son chakra …? Aucune parcelle d’énergie ne lui à été emprunté ! Il vient de comprendre ! Les clones ; le miroir a aussi copié son chakra ! Les clones disposent de leur propre réserve. Cette découverte devenait une véritable innovation ! Mais, place à la réflexion, un poignard passa devant son museau. Il entrevue son regard perçant, sauta, se cache dans les arbres. Entama une technique : le Renkuudan. Kidokun gonfla ses poumons après une longue inspiration. Recracha. Une boule d’air comprimée s’élança sur le miroir central. Une explosion. Mais, l’état actuel des miroirs laissa Kidokun sans voix. Ils étaient intacts. Nouvelle surprise ; il était à présent sûr que la solidité des glaces les empêchaient d’êtres détruites par une attaque d’au moins du rang B. Pourtant, il n’était pas question de se faire tuer par son propre jutsu. Kidokun ne pouvait que tenter une attaque directe de rang A maintenant. Le Kage Bunshin Bakuha ! Cinq clones d’ombres apparurent, foncèrent sur les miroirs, plantèrent leurs griffes dans les glaces explosèrent, juste à temps pour que deux des reflets ne blessent pas gravement le chat noir qui était resté impassible, juste avec un peu d’appréhension lorsque ses deux invocations maléfiques s’étaient sur lui à travers les taillis. Soulagement. Il suffisait de détruire un miroir pour détruire les deux autres. Kidokun tomba de la branche sur laquelle il était assis. Retomba sur ses pattes, s’écroula. Il reprenait son souffle, doucement. Sa technique était au point et plus facilement qu’il ne l’avait imaginé, mal grès qu’elle était plus que redoutable.

» Genshi, l'entraînement intérmédiaire.
» Souvenir, souvenir (Entraînement)